Hommage a Delachenal et Ferber

Savoyard, né en 1918.   le   1er octobre 1939 est  admis à St Cyr. Volontaire pour l’aviation de chasse il rejoint l’Ecole de l’Air à Versailles.

1943 : il est affecté au GC 2/5 Lafayette, il effectue 165 missions de guerre ; il est très spécialisé dans l’attaque au sol. Après les campagnes  d’Afrique du nord et d’Italie, il débarque en Provence le 15 aout 1944 et poursuit sa marche en avant : vallée du Rhône,  Amberieu,  Luxeuil,  Colmar, et enfin Stuttgart.

Le 9 mai 1945 il participe au défilé aérien des Champs Elysées.

Missionné par le général  Jouhaud  pour »dénicher » aux USA les avions qui conviendraient à l’Armée de l’air, il choisit le T-28 et le Skyraider  dont la France achètera 114 exemplaires pour doter la 20ème escadre de chasse, l’arme essentiel de notre appui aérien en Algérie.

1951 il crée la première patrouille acrobatique qui en 1953 sera baptisée « patrouille de France » par Jacques Noetinger  au meeting de Constantine.

Puis ce seront le commandement de la 2ème escadre de chasse à Dijon, Reims, l’inspection de la chasse, la base aérienne de Colmar, le commandement du 2ème CATAC et enfin «  l’inspecteur  technique de l’Armée de l’Air »  avant son départ le 4 juillet 1974 à l’Aérospatiale pour   9 ans.

 Membre des « vieilles tiges »,des « Ailes brisées »,président de l’association des pilotes de chasse, Gd. officier de la légion d’honneur, Gd. Croix de l’ordre national du Mérite, Croix de guerre avec palmes, Médaille de l’aéronautique, décorations américaines…

le général Pierre Delachenal décède à Paris le 17 aout 2011.

Après la cérémonie d’hommage aux invalides il repose au cimetière de saint Pierre d’Albigny en Savoie, berceau de sa famille.

Le 21 février 2010 l’Union Régionale des Associations Aéronautiques a rendu hommage aux aviateurs lyonnais disparus. Après la messe à St bonaventure, lors de la cérémonie militaire, place Bellecour, J-C Tagnard évoqua la mémoire du Cne Ferber, son arrière grand père; cet aviateur trop peu connu  fut incontestablement l’un des grands initiateurs de l’aviation en France.

Ferdinand Ferber né à Lyon en 1862, issu d’une famille d’industriels franco-suisses, Polytechnicien (admis à Centrale, Saint-Cyr, et Normale sup.)il choisit la carrière militaire. A 36 ans, très intéressé par les expériences d’Otto Lilienthal, il se lance dans l’étude et la construction de machines volantes. Il étudie le vol des oiseaux, demande aux frères Lumière de les photographier en vol pour en tirer des conclusions sur la portance et la résistance de l’air, dix fois plus forte que ce que l’on croyait. Il disait que si l’on pouvait photographier les mouvements de l’air, on constaterait que l’air est une matière comme une autre, permettant sur elle, un appui ignoré jusqu’alors.

Son premier cerf-volant, d’un poids de 30 kg, se brise en percutant le sol. Après deux autres échecs, fort de sa devise « construire, essayer, corriger et recommencer », il réussit en 1901, à Nice, à s’élancer aux commandes d’un planeur depuis un échafaudage de 5 mètres et franchit ainsi une distance de 15 mètres. En 1903, il expérimente un aéroplane suspendu à un pylône de 30 mètres de hauteur et réalise des vols captifs avec un moteur Buchet de 6 cv.

Début 1904, il est appelé par le colonel Renard au laboratoire de recherches aéronautiques de Chalais-Meudon où il se consacre à l’étude des moyens de stabilisation. Il comprend que cette stabilité doit permettre le contrôle de la machine sur les trois axes de tangage, de roulis et de lacet. Il réussit ainsi, le 23 mai 1905, le premier vol glissé motorisé, stable et contrôlé comparable au vol des frères Wright de 1903. Il est d’ailleurs en contact avec ceux-ci par l’intermédiaire d’Octave Chanute, installé aux Etats-Unis. En 1906, ayant libéré, sur ordre de sa hiérarchie son hangar pour abriter un dirigeable(qui n’y vint jamais) une tempête détruit complètement son avion ,retardant de deux ans la suite de ses expérimentations.

Découragé par le peu d’aide qu’il trouve après la mort du colonel Renard, il quitte l’armée pour un congé de trois ans et poursuit ses expérimentations à la société Antoinette, fabricant de moteurs. Le 14 juillet 1908, aux commandes de l’appareil N°9 qu’il a construit, il réalise à Issy-les-Moulineaux  un vol de 700 mètres, « son excédent de poids le pénalisait… » (JC-Tagnard))

Breveté pilote le 5 janvier 1909 sur appareil Voisin, il participe à plusieurs meetings dont ceux de Juvisy et de Reims-Betheny, sous le pseudonyme « De Rue ».

Malheureusement, le 22 septembre 1909, il trouve la mort  lors d’un vol de démonstration, près de la zone des marais à Beuvrequen: Il avait 47 ans.

Ferber, c’était l’honneur, la droiture, le dévouement, le désintéressement, l’infatigable expérimentateur, le propagandiste acharné de la locomotion aérienne. Il représentait la chaîne ininterrompue des efforts entre Lilienthal, le martyr des vols planés, Chanute, l’apôtre du biplan cellulaire, les Frères Wright et les constructeurs français du moment.

Visionnaire, il a écrit « Où s’arrêtera-t-on ? On ne s’arrêtera pas… !  Pour aller plus haut, et l’homme voudra aller plus haut, il faudra adopter un principe différent ; celui de la fusée est tout indiqué. Le moteur à réaction s’en déduit. L’homme sera enfermé dans une enceinte où l’air respirable lui sera fabriqué. A vrai dire, il ne montera pas une machine volante, mais un projectile dirigeable ».

Face à l’adversité il laisse à ses fils un dernier message  :

« Le but choisi, n’en changez pas, mais observez au contraire la plus grande ténacité dans l’action, la plus grande fixité dans votre direction. Que les échecs ne vous rebutent pas. Recommencez, recommencez toujours, et que les ruines elles-mêmes vous servent d’échelon pour marcher plus en avant. A ce prix, le succès couronnera vos efforts. Observez la plus grande loyauté envers vos concurrents, que votre oui soit oui, et votre non soit non. Ils finiront par vous respecter aussi ».