Hommage a Kimmerling et Boselli

Né à l’ile Barbe le 22/06/1882 d’une famille Franco-Suisse

Etudes au lycée Ampère

1907 : champion de France de hockey sur glace avec l’équipe de Lyon

1908 : ingénieur mécanicien chez Cottin-Desgouttes, constructeur automobile à Lyon

1909 : élève –pilote chez voisin à Mourmelon, breveté, il part en Afrique du sud pour une tournée de démonstration, au Cap il décolle le premier avion d’Afrique du sud.

1910 : il ouvre à Lyon-Bron l’Ecole de pilotage Sommer.

12 novembre 1910 : inauguration officielle du terrain de Bron avec Roger Sommer

10 fev 1911 : premier « vol programmé » Bron-Ruy- Montceau  pour aller déjeuner avec son ami industriel  L.Cottin, et retour à Bron malgré une météo très dégradée.

il devient le précurseur régional de l’aviation d’affaires.

9 Juin 2012, il se tue aux commandes du prototype monoplan Sommer à Mourmelon .

…il allait célébrer ses trente ans.

Née à Paris à la veille de la première guerre mondiale, le 11 mars 1914,Elisabeth Boselli reçoit une éducation de jeune fille accomplie: baccalauréat en 1932/1935 puis Ecole des sciences politiques.

Très jolie, elle pratique plusieurs sports, parle trois langues joue du piano et fait de la peinture. Elle participe à différentes associations humanitaires, la Croix-rouge en particulier.

A cette époque elle assiste, par hasard, avec son frère à une conférence sur l’aviation dans une chapelle désaffectée. Parmi les ex-votos qui voisinent avec les cartes de navigation et les éclatés de moteurs d’avion, elle reçoit la révélation d’une passion qui ne la quittera jamais. Mais l’heure n’est guère aux pilotes féminins et sans avoir jamais volé elle achète ce que lui permettent ses moyens, un douzième d’avion, un Léopoldof 45 chevaux, qu’elle n’a jamais vu…  elle réussit son brevet de pilote sur l’aérodrome de Saint-Cyr et  ayant revendu sa part d’avion elle s’achète un Zlin 12 Tchécoslovaque  avec lequel elle gagne en 1938 plusieurs coupes et  rallyes dans un  grand tour de France gardant comme objectif prioritaire l’obtention du brevet de transport public.

Mais la seconde guerre mondiale vient interrompre sa préparation et l’Armée de l’Air lui refuse son engagement…le carnet de vol d’Elisabeth s’arrête donc brutalement le 4 aout 1939 avec un total de 146 heures de vol.

En 1945 le Ministre de l’Air Charles Tillon, à l’instar de ce qui s’était déjà fait en Russie et aux Etats-Unis, décide d’ouvrir les portes de l’Armée de l’air renaissante au sexe féminin: grâce à son expérience, elle est engagée avec le grade de sous-lieutenant et intégrée dans un groupe de douze femmes pilotes. Après une initiation voltige à Châteauroux elle est sélectionnée pour rejoindre l’Ecole des moniteurs de Tours avec trois autres jeunes femmes, surnommées les « panthères » par leurs camarades masculins.

Son moniteur est un lyonnais le pilote de chasse et écrivain Jean Gisclon (« les 1000 victoires de la chasse française »), il la mènera au lâcher monoplace de chasse sur le Dewoitine 520,le meilleur chasseur de la campagne de France. Or, le roulage au sol et le décollage étaient particulièrement délicats sur cet appareil au long nez au moteur nerveux et à la roulette de queue mal asservie!  « miss »Elisabeth était de petite taille mais tenace et c’est avec l’aide de trois coussins qu’elle maitrisa le roulage au sol à sa deuxième tentative: ce fût en France le premier « lâcher » féminin sur un avion de chasse; peu après, elle obtenait le brevet de pilote militaire n°32939 en février 1946 avec 148 heures de vol.

Elle traverse alors une période difficile car l’armée de l’air dissout son groupe et démobilise ses pilotes.

Elisabeth qui n’a rien perdu de sa détermination retourne à l’aviation civile. C’est le début d’un nouvel envol qui tient de la vocation absolue. Afin de devenir monitrice d’aviation légère et sportive elle se lance en mai 1947 dans le vol à voile sur planeur Kranich au centre national de Beynes, trois mois  et cent heures de vol après elle obtient le brevet D. en novembre 1947 sur le terrain de Saint Auban, favorable au vol d’ondes,  elle atteint 4800 mètres, battant ainsi le record du monde féminin d’altitude, record qu’elle portera à 5600 mètres 5 mois après.

En 1951 lors d’un voyage aux Etats-Unis elle découvre  un hydravion  Luscombe A8 amarré sur l’Hudson River; après entrainement, en limite de visa et d’argent et en dépit de conditions aérologiques très défavorables elle réussit  son brevet de pilote d’hydravion, « arrosé comme il se doit avec du coca-cola! » 

Un grand changement se produit dans sa vie en avril 1952 quand l’Armée de l’air lui propose de rejoindre son escadrille de présentation  sur Stampe et basée à Etampes: l’ancêtre de notre Patrouille de France. Pilote solo elle enchaine les meetings nationaux en France et en Afrique du Nord :avec son charme et son gracieux sourire elle devient une véritable vedette.

Souhaitant effectuer ses présentations sur jet, elle est affectée à la base école de chasse de Meknès en 1954: néanmoins comme il fallait une situation administrative conforme aux postes attribués au personnel féminin elle est nommée rédactrice au cabinet du ministre de l’Air…

Lors de son passage sur la base d’Oran, elle effectue cinq vols solo sur le  monoplace de chasse  P 47,le fameux Thunderbolt et ses 2250cv.

Mais elle arrive à Meknes au moment ou la voltige aérienne sur jet est interdite, suite à un accident grave; qualifiée sur  jet Vampire et T33 pour le vol aux instruments elle est affectée à la base de Mont de Marsan ou elle vole sur  le tout nouveau Mistral, version française de l’avion anglais Vampire doté d’un réacteur Nene, plus puissant.

En 1955,en trente six jours seulement, le lieutenant Boselli enrichit son palmarès de trois records mondiaux:

-record du monde féminin de vitesse en circuit fermé (1000 kms à 746 kmh)

-record de distance toutes catégories en circuit fermé,1839 kms Mont de Marsan Oran et retour.

-record de distance toutes catégories sur réacteur: Creil- Agadir2331 kms en 3h33

Ces vols sont le résultat d’une savante préparation ,de calculs précis pour déjouer les pièges du vol à haute altitude et d’une lutte tenace pour affronter le labyrinthe de l’administration et de ses incontournables formalités. Ces trois records lui valent les honneurs des pouvoirs publics .

Elle confie être particulièrement touchée par la reconnaissance des « vieilles tiges » qui comptent dans leurs rangs les plus grands noms des pionniers de l’aviation.

En 1957 le ministre de l’Air lui donne le choix entre les records sur le biréacteur Vautour et le transport des blessés en Algérie. Elle déclare alors préférer « partager l’anonymat des équipages, et sans doute aussi leurs fatigues et leurs souffrances », pour elle « il est des circonstances où il vaut mieux servir que briller ».

De juillet 1957 à décembre 1959 au départ de Boufarik, elle effectue 335 missions en 1500 heures de vol dont 750 h en missions de guerre n°2: cantonnement sommaires ,alertes de jour et de nuit, méteo capricieuses, avion Siebel /Martinet demandant une grande force physique, évacuations sanitaires d’urgence, vols de reconnaissance de nuit, missions postales, elle partage les conditions quotidiennes de ses camarades masculins sans attendre le moindre aménagement du au sexe dit « faible »; ces faits lui vaudront plusieurs citations sur sa  croix de la valeur militaire. A son retour en France, elle écrit modestement: « je m’étais efforcée de démontrer qu’un femme bien entrainée peut rendre les mêmes services qu’un homme dans le domaine du pilotage, puisse cette démonstration servir plus tard à d’autres que moi. »

A partir de 1960, Elisabeth Boselli est nommée au service de la navigation aérienne militaire, elle reçoit la médaille de chevalier de la légion d’honneur des mains de la grande aviatrice Adrienne Bolland, pionnière de la traversée de la Cordillère des Andes  (1929).

Revenue au civil en 1969 elle se consacre à la rédaction de ses mémoires, elle écrit dans « ICARE », devient présidente de la commission d’histoire de l’Aéroclub de France évoquant avec passion le souvenir des aviatrices telle  la  belle lyonnaise Elisabeth Thible, née Estrieu, première passagère au monde dans un ballon qui s’éleva des Brotteaux le 4 juin 1784!

Elle rejoindra alors sa famille en région lyonnaise ou elle passera les cinq dernières années de sa vie, recevant  en 2004 la médaille d’or de la ville de Lyon.

La  « miss »  quittera cette terre  le 25 novembre 2005.